RESULTATS

Dans un laps de temps réduit, étant donnée la richesse des actions que les partenaires se sont engagés à mener, nous pouvons considérer que le projet a un été un réel succès en ce qui concerne, d’abord et avant tout, les jeunes, que ce soit du côté français et du côté italien. Au total 35 jeunes de 10 nationalités différentes ont pu découvrir l’autre et se découvrir. Cette découverte s’est faite à la fois :
  • à travers la réalisation d’une œuvre artistique individuelle et collective
  • grâce aux voyages en groupe et aux découvertes artistiques et culturelles qu’une grande majorité d’entre eux a pu faire ( de chaque, côté des problèmes administratifs ont empêché les déplacements à l’étranger) A cela s’ajoutent les différentes approches pédagogiques de part et d’autre, guidées principalement par l’origine de la composition des groupes et l’organisation des activités qui en découlaient.

Animations et œuvres d’art

Le groupe de jeunes Français, 16 élèves garçons et filles de 14 à 16 ans de la SEGPA du Collège Colonel Fabien à Saint Denis. Il s’agissait d’un groupe classe dont les membres se connaissaient depuis l’entrée au collège. Le travail de l’équipe pédagogique a surtout consisté à travailler sur une coopération et une solidarité renforcée afin de dépasser le rôle de simples « camarades de classe ». Trois approches pour y parvenir :

  • D’abord le projet de production artistique à la fois individuel et collectif qui s’est concrétisé dans la sculpture de blocs de marbres de Carrare, achevée dans l’œuvre appelée « la Tornade de Marbre »
  • La « junior entreprise » , une entreprise virtuelle où chacun devait tenir un rôle bien précis. Ce qui a permis de les impliquer tout autant dans la préparation des voyages que dans la préparation des réceptions de leurs hôtes
  • la méthode du making of pédagogique qui a permis de prendre conscience de leur potentiel individuel et collectif à travers le « feed back » qu’autorise la relecture d’un enregistrement vidéo et les différents « montages / récits » que l’on peut mettre en forme à partir d’une même expérience.

Le groupe italien, 17 jeunes de 14 à 18 ans, initialement partaient d’une situation très différente.  Il s’agissait de jeunes venus d’au moins 4 contextes :

  • un centre de formation professionnel avec des élèves provenant de 4 spécialités différentes
  • un centre d’accueil pour néo migrants
  • un centre d’insertion sociale
  • une association locale

L’enjeu des animateurs et de l’artiste qui ont accompagné ce groupe était de créer les conditions d’une dynamique positive qui permette, dès le démarrage du projet, de dépasser les a priori spontanés qui peuvent être générés par l’inconnu, la méconnaissance de l’autre, de sa culture et de son histoire de vie.  

  • Avec ce groupe, c’est tout d’abord l’animation socio-psychologique qui a joué un rôle déterminant. En effet la mise en situation de l’ensemble des membres du groupe à travers des jeux de rôles à la fois humoristiques et conviviaux a créé une dynamique qui s’appuyait sur le « faire ensemble » pour se connaître. La « mise en jeux » constante des membres du groupe a pu éviter une structuration basée sur le laisser-faire « spontané » de relations individuelles qui, presque systématiquement, favorisent la construction de petits groupes devenant antagonistes. C’est cette approche qui a favorisé une forte cohésion du groupe, en particulier pendant les voyages et les visites en France, où le confinement crée parfois des heurts dus au sentiment d’un espace intime drastiquement limité.
  • Le projet de production artistique choisi par l’artiste construit autour de l’abolition d’une barrière fictive profession/art a favorisé une forme d’égalitarisme. En effet quel que soit le métier illustré par l’outil choisi, chacun pouvait en faire une œuvre d’art singulière qui s’unissait aux autres dans l’œuvre collective. « L’Obeliscus potentis », que l’on a traduit par Obélisque des compétences, a concrétisé l’unité dans la diversité de ce groupe, extrêmement hétérogène au départ, qui s’est construit une identité collective originale.

Echange d’expérience et de compétences

Les différences entre les deux groupes ont été un facteur d’étonnement réciproque propice à l’échange d’expériences et de compétences. Si les rencontres physiques ont été peu nombreuses car elles coïncidaient avec les voyages, des échanges virtuels ont pu se tenir malgré les difficultés dues aux organisations spécifiques des deux côtés des Alpes. C’est donc plutôt via la coordination internationale qu’ont pu être identifiés les points forts et les points faibles et qu’a été conçue la proposition autour des trois innovations décrites ci-dessous.

L’élargissement du partenariat

Dans le cadre d’un nouvel appel à projet dans le cadre du programme « ERASMUS + Coopérations élargie » avec au moins deux autres partenaires européens, a été entrevu dans un cadre nouveau. D’abord l’absolue nécessité de trouver un chef de file, public, privé ou mixte, dont l’expérience et la forte capacité RH en termes de gestion et d’administration de projet éviteront la surcharge d’une petite équipe comme cela a malheureusement été le cas pour la Commune de Chiesanuova.

Mais, ce qui est plus important, l’avant-projet qui se dessine  vise à donner une réponse opérationnelle aux limites telles qu’elles sont apparues dans le projet ATHENA I, à savoir :

  • S’appuyer une plate-forme opérationnelle dédiée à la mise en relation sur des projets artistiques quelle que soit la nature de l’acteur (cf ATHENART.EU – ATHENA II)
  • Favoriser, très en amont d’une possibilité de mobilité jeunes ou adulte, une ou des expériences d’échanges virtuels entre organisations de différentes natures afin de préparer les jeunes comme les professionnels de ces organisations à la rencontre et à l’échange sur un objet commun réalisable à brève échéance (cf Application ATHENA II, voir les différents types de projet partagés virtuels/physiques : Parcours Européen Artistiques & Culturels Partagés (PEACP)/Dons d’œuvre d’Art (DOA)//Evènement Culturels Artistiques et Pédagogiques (ECAP)=.
  • Faire du voyage physique et de la rencontre chez l’autre l’aboutissement d’un premier « essai virtuel » de sorte que jeunes et adultes se sentent mieux préparés aux contraintes que cela impose
  • Faire de « l’objet artistique » commun un objet évolutif en s’appuyant au préalable sur des mises en situation expérimentales avec les dispositifs Mobil’Art et/ou Anim’Art.

INNOVATIONS

Introduction

Du travail de coopération entre partenaires ont émergé trois innovations qui découlent de l’analyse des points forts et points faibles du projet ERASMUS+ ATHENA I

  •       ATHENART
  •       Le Making of Pédagogique
  •       Transcendant’Art

Chacune de ces innovations tente de résoudre une problématique rencontrée en cours de projet, dans les différentes actions menées.

  •    La première vise d’abord et avant tout à faciliter la mise en contact de potentiels partenaires sur une même thématique artistique et offre la possibilité d’un parcours « d’essai virtuel » qui doit servir de tremplin pour une future mobilité, individuelle ou collective.
  •   La seconde est une méthode pédagogique qui vise essentiellement à accélérer les processus de prise de conscience des changements qui se sont opérés au plus profond de chaque participant. DE comprendre ce qui leur a permis de voir le monde différemment et de s’ouvrir de nouveaux horizon des futurs possibles. Le travail sur et avec la vidéo, permet de faire un lien direct entre la capacité à faire émerger une œuvre d’art par la transformation de la matière, et la manière dont je me transforme en réalisant chaque étape de l’œuvre d’art.
  •         La troisième vise à rompre avec le statut figé de l’art tel qu’il est répandu à travers la pratique muséale et le statut d’exception donné à l’artiste qui frêne les désirs et les vocations des plus jeunes. Transcendant’art est un dispositif d’animation autour d’une œuvre existante qui doit permettre à n’importe quel néophyte d’essayer sa créativité, en transformant une œuvre d’art existante. Au contraire des musées où ‘on ne touche pas à l’œuvre d’art » ici le mot d’ordre est : touchez, transformer ce que vous voyez faites en quelque chose de différent selon votre fantaisie. Les deux exemples que nous vous présentons, « L’obéliscus Potentis » en Mobil’Art et « La tornade de marbre » en Anim’Art, illustrent clairement ce qu’il est possible de générer comme appétit à vouloir faire jaillir son potentiel artistique.

ATHENART

Les résultats du projet ATHENA 2023/2024 ont montré que l’art, objet de pratique moins normatif que tout autre domaine, offrait aux jeunes une occasion de participer activement et durablement dans un groupe hétérogène, composé autour d’un projet de réalisation d’une œuvre et/ou d’un évènement artistique.

Cette entrée permet aussi d’aborder, de manière non scolaire, d’autres domaines (comme les citoyennetés dans l’UE, l’histoire, la géographie, l’écologie, l’urbanisme, etc..) tout en s’appuyant à la fois sur un voyage à venir et sur une incarnation réelle, celle des partenaires et du lieu à visiter. Il ressort de l’expérience qu’il est fondamental d’envisager toute ouverture vers l’UE et au-delà, en particulier pour les plus défavorisés, à travers au moins les éléments suivants mis ensemble :

    • la réalisation d’un objet artistique au sens large ou d’un évènement à caractère artistique ou culturel concret, même à petite échelle comme objectif concret, matériel,
    • l’anticipation d’un voyage à travers un parcours virtuel partagé d’échange dès le plus jeune âge et régulièrement après,
    • et un parcours partagé, permettant l’échange (au départ virtuel puis concret à travers le voyage réel), avec un vis-à-vis similaire qui permettra de « toucher du doigt » l’autre, à la fois si différent et si semblable par la langue et la culture.

Making off Pédagogique

Définition : Méthode pédagogique qui consiste à filmer des rushs au cours des différentes étapes de la réalisation du projet et à utiliser le travail de montage avec les élèves pour adopter un regard distant et critique sur ce qu’ils ont fait et l’évolution qu’ils perçoivent d’eux même tout au long de l’activité.

Transcendant’Art

Préambule : Transcendant est ici utilisé comme synonyme de dépassement de soi ou de ses propres limites. Transcendant’Art signifie que les œuvres d’art et les personnes qui vont les modifier, vont dépasser leurs limites initiales. Ainsi, pour l’œuvre d’art, il s’agira de la modifier par rapport à son installation initiale afin de « la ployer » sous les idées que les groupes de jeunes ou de moins jeunes veulent en faire quand ils seront mis en présence de l’œuvre et s’emploieront à lui donner une esthétique différente de ce qu’elle a dans son état initial.

Présentation : Il s’agit d’un dispositif d’animation artistique et culturel autour d’une œuvre d’art déjà réalisée et qui est mise à disposition de groupes de jeunes ou d’adultes sous la responsabilité d’un animateur afin que les membres du groupe imaginent comment ils pourraient modifier l’œuvre et passent à l’acte en modifiant l’œuvre initiale. Le tout enregistré en vidéo pour l’utiliser comme matériau de base pour un making of pédagogique. Le dispositif peut se présenter de deux façons, le Mobil’Art, C’est une œuvre mobile, c’est-à-dire montée sur une remorque ou une camionnette et transportable dans des cours d’écoles, de collèges, de Lycée ou de tout espace d’animation festifs pour le mettre à disposition d’un animateur ; l’Anim’Art, dispositif fixe, dans un espace précis où l’œuvre reste à demeure et où les groupes viennent la modifier sous la conduite d’un animateur.

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